3 expositions au Centre Pompidou : Hervé Télémaque, Jeff Koons et ‘Soulever le Monde’ de Jan Kopp

En ce moment trois superbes expositions ont lieu au Centre Pompidou :

Hervé Télémaque

 

Avec soixante-quinze peintures, dessins, collages, objets et assemblages, la rétrospective de l’œuvre d’Hervé Télémaque est l’une des plus importantes consacrées à l’artiste français d’origine haïtienne. Elle dévoile pour la première fois au Centre Pompidou toute la diversité et la cohérence d’un œuvre exigeant et d’une impressionnante force plastique. Après un séjour de trois années à New York où il se familiarise notamment avec l’expressionnisme abstrait qui influence ses premières peintures à la gestualité affirmée, Télémaque s’installe à Paris en 1961. Il se rapproche du groupe surréaliste. Sur la toile, il orchestre la rencontre d’objets empruntés à la société de consommation et à la culture populaire, provoquant de réjouissants courts-circuits visuels. Bientôt adepte de la « ligne claire », Télémaque livre des peintures à forte teneur autobiographique. Elles se construisent comme des métaphores visuelles à la portée critique certaine, entre contre-culture et anticolonialisme, tout en explorant les relations complexes entre image et langage. De 1968 à 1970, l’artiste cesse pourtant de peindre pour réaliser d’intrigants assemblages d’objets où la canne blanche, emblème de la cécité, joue un grand rôle. Lorsqu’il revient à la peinture, il se confronte pour la première fois au collage dont il renouvelle profondément les modalités. Durant les années 1990, Télémaque entreprend aussi un ensemble de dessins au fusain, dont les formes sombres et la découpe élaborée dialoguent avec une importante production de reliefs en bois de récupération recouvert de marc de café. Les années 2000 sont celles d’un nouveau regard porté sur le monde, à la suite d’un retour aux sources africaines. Des allusions fréquentes à la négritude et des commentaires plus précis sur l’actualité politique française se font alors jour. Au milieu de la décennie, Télémaque fait un retour inattendu et fécond à une nouvelle et saisissante forme de picturalité.

Jusqu’au 18 mai 2015

de 11h00 à 21h00

 

 

Jeff Koons

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En 1987, sous l’impulsion du grand Walter Hopps, directeur de la Menil collection de Houston, le Centre Pompidou réunissait dans une exposition de groupe au titre affriolant – « Les Courtiers du désir » – cinq artistes dont un homme jeune de trente-deux ans, enchanté de cette participation : Jeff Koons. En 2000, dans une exposition de groupe intitulée « Au-delà du spectacle », j’invitais au Centre Pompidou, avec la complicité du non moins grand Philippe Vergne, un homme mature de quarante-cinq ans, toujours enchanté d’intervenir : Jeff Koons. Aujourd’hui, l’institution consacre, sous l’égide de Scott Rothkopf et moi-même, un homme mûr de cinquante-huit ans, encore plus enchanté de cette rétrospective : Jeff Koons. Vingt-sept années ont passé depuis que Rabbit s’en est venu au Centre Pompidou et en est – hélas – reparti. L’auteur de la fameuse baudruche en inox est devenu l’un des artistes les plus célèbres et les plus controversés de la scène de l’art contemporain. L’un de ceux sur lequel les phrases les plus âpres vont bon train, au point qu’on se demande si c’est encore l’œuvre qu’il s’agit de juger ou la mythologie d’un homme devenu un personnage.

Jusqu’au 27 avril 2015

de 11h00 à 21h00

 

« Soulever le monde » de Jan Kopp, à la Galerie des enfants

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Comment mettre ses forces en commun pour « soulever le monde » ?

Jan Kopp propose « Soulever le monde », œuvre interactive pour les enfants de 3 à 10 ans.

Le titre donne immédiatement le ton, comme un manifeste pour engager les jeunes visiteurs à s’impliquer dans le monde, physiquement, intellectuellement. « Pour un enfant rien n’est impossible » dit Jan Kopp. « Il suffit, tout naturellement de saisir le monde à bras le corps pour le transformer. Le monde tel qu’il est peut être modifié ». Cet engagement commence pour l’artiste dès la conception du projet, en associant les élèves d’une classe du Collège Jean Vilar de Villetaneuse (grâce à un partenariat avec le Conseil général de Seine-Saint-Denis) dans sa fabrication.

Jusqu’au 21 Septembre

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