Galerie-librairie « Terres d’Aligre » – Le Gris

La Galerie-librairie « Terres d’Aligre » (5 rue de Prague Paris 12e métro Ledru-Rollin) et Annie Mollard-Desfour (Amie de Nicole et qui nous a fait l’honneur d’intervenir au Cerlce) vous accueille samedi 13 février 19h pour une rencontre-discussion autour du gris, en écho au dictionnaire récemment publié, septième de la série consacrée à l’analyse du lexique des couleurs (XXe-XXIe s.),

 

LE GRIS 
 Dictionnaire de la couleur – Mots et expression d’aujourd’hui (XXe et XXe siècles)

Au fil des textes, des mots : une exploration à la fois chromatique, sociale, poétique…

« Styx des couleurs » selon Malcom de Chazal (Sens-Plastique, 1948), couleur-caméléon aux frontières incertaines,  mariage des contraires, point de rencontres de toutes les possibilités, aux multiples associations et symboliques, le gris bouscule nos savoirs et certitudes…
Du gris il faut discuter !

 

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Quelques échos de presse :

« Le Gris s’ouvre sur une magnifique préface signée Philippe Claudel. L’écrivain y évoque la Lorraine…et « ses brouillards diaphanes ou pâteux, épais ou déchirables, et qui enveloppent villes et campagnes dans des écharpes grises, où même le soleil parfois parvient à se perdre durant tout le jour ». Annie Mollard Desfour avait pensé faire appel à Philippe Claudel avant même qu’il ne publie « Les âmes grises ». Cette fois, c’était une évidence. Car ces âmes symbolisent, selon la linguiste, la couleur de l’humanité, qui n’est ni noire (au sens de noirceur) ni blanche (au sens de pureté) : « On peut basculer d’un côté ou de l’autre ». »
Gwenola Guidé, Le Mag de l’Est Républicain, 20 décembre 2015

« Aujourd’hui les architectes, les constructeurs automobiles, les créateurs de vêtements et les céramistes ne cherchent-ils pas à donner au gris un rayonnement universel ? A cette offre aux raffinements multiformes, la demande répond avec toujours plus d’exigence et de goût. Mais pourquoi ? C’est dans Le Gris de cet univers fascinant que nous entraîne la linguiste française Annie Mollard-Desfour, allant du ciel et des éléments atmosphériques, dans lesquels le gris puise tant de références, au domaine de l’intelligence, la matière grise, en passant par la technologie et les symboliques, les états de l’âme et les désirs de clandestinité. Aucune page de ce livre passionnant préfacé par l’écrivain Philippe Claudel (Les Ames grises) ne laisse indifférent. »
Jean Borel, Echo Magazine, 28 janvier 2016
Et quelques citations à retrouver dans le dictionnaire...

«Le gris est le cendrier du soleil.»
(M. de Chazal, Sens-plastique,1948).

«ll y a toutes sortes de gris. Il y a le gris plein de rose qui est le reflet des deux Trianons. Il y a le gris bleu qui est un regret du ciel. Le gris beige couleur de la terre après la herse. Le gris du noir au blanc dont se patinent les marbres. Mais il y a un gris sale, un gris terrible, un gris jaune tirant sur le vert, un gris pareil à la poix, un enduit sans transparence, étouffant, me?me s’il est clair, un gris destin, un gris sans pardon, le gris qui fait le ciel terre à terre, ce gris qui est la palissade de l’hiver, la boue des nuages avant la neige, ce gris à douter des beaux jours, jamais et nulle part si désespérant qu’à Paris au-dessus de ce paysage de luxe, qu’il aplatit à ses pieds, petit, petit, lui le mur vaste et vide d’un firmament implacable, un dimanche matin de décembre au-dessus de l’avenue du Bois.»

(L. Aragon, Aurélien, ch. X, 1944).
«Rien n’arrivait par hasard, et surtout pas les couleurs. C’est la situation économique qui les justifiait. Sa précarité inspirait la prudence après des années d’enthousiasme, un retour à la raison après des saisons de passions. […] Le monde entier, fragile, […] s’efforc?ait à l’ordre, recherchait la mesure, l’équilibre, un bonheur apaisé et vigilant. Le gris partout dominerait Des enque?tes faites dans le monde entier, […], le montraient bien. Tous confirmaient. Le gris. Encore fallait-il discerner quel gris. La souris, l’éléphant, la taupe vinrent témoigner, mais aussi les nuages, l’orage et la mer au couchant dans les touffeurs équatoriales; l’argent bien su?r, le platine et le plomb des toitures écrasées d’Istambul; […] l’acier, les métaux étaient à l’honneur: quoi d’autre encore, la barbe de Rembrandt vieillissant tissée de fils blancs et noirs […]; le gris Rikyusi raffiné; […] l’ardoise aussi, bien su?r. […] Des gris, il y en avait mille. Il avait fallu les rassembler, les trier pour éliminer ceux qui étaient vulgaires ou maléfiques ou tout simplement attristants. […] On avait sondé l’inconscient du public. Sans qu’il le sache, il attendait du gris et l’aimerait comme il avait aimé le violet et bien longtemps avant l’orange, qu’il avait hai? par la suite et qui reviendrait, certainement, dans pas si longtemps.»
(P. Andreu, Archi-mémoires: entre l’art, la science, la création, 2013, pp. 105-106).

http://www.cnrseditions.fr/litterature-linguistique/7201-le-gris.html

« Mille nuances de gris », CNRS-Le Journal – Points de vue – Société -Linguistique :
https://lejournal.cnrs.fr/billets/mille-nuances-de-gris

 

1 Comment
  • Nicole Gaulier
    Posted at 10:45h, 09 février Répondre

    Merci, merci +++ Venez nombreuses. Annie est passionnante. Elle vous dira que le gris est empreint de poésie et pas si triste qu’il y paraît. Son dictionnaire fait l’inventaire de tout ce qui a été dit sur le gris dans les écrits, quels qu’ils soient. Littérature, poésie, expressions populaires, etc. Passionnant. J’ai quelques oeuvres grises en exposition, ainsi que mon ami Alain Nahum. Amitiés, Nico

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